Sur scène, une poupée roucoulante aux yeux charbonneux, décolleté à faire défaillir, lèvres carmin de mante religieuse affamée…Appelez-là Maria Dolores, Maria comme tous les chants tragico-burlesques de l’Espagne, Dolores comme les flammes de l’amour passion qui font tomber en pâmoison sur scène.
Maria Dolores est une fabuleuse héroïne kitsch créée par Lou Hugot, un personnage décalé aux cheveux de jais, star égocentrique à la Almodovar, clown burlesque grognant et se roulant par terre, diva des lavabos, sensuelle et cabotine de premier ordre.
Autour de cette Castafiore à la sensualité exacerbée, Maria Dolores prend son plus bel accent madrilène et se lance dans ses versions déjantées et magistrales de Besame Mucho, Pink Martini, Dalida, Barbara et passe du Tango de Jésus à des parodies lyriques, des fados outranciers et émouvants.
C'est dans un mélange de théâtre et de musique qu'évolue cette grande dame de la scène et de la chanson. Maria Dolorès est un personnage qui a tout connu en restant très proche des plus grandes stars de ce monde.
Mais Maria Dolorès, c'est aussi un personnage qui a tout inventé. Du moins si on veut bien la croire quand elle affirme avoir créé les plus grands tubes de musique que fredonne, conquis, le public depuis des décennies…
Maria Dolores a vécu les plus grandes peines et les plus grandes joies que peuvent subir ou vivre une star, car ce personnage de Maria Dolorès est une étoile qui
peut s'illuminer toute seule grâce à sa capacité à s'inventer telle qu'elle voudrait être.
Belle, femme maîtresse despote mais mythomane, elle couve hélas en elle le destin tragique d'une femme qu'accuse le temps qui passe et le talent qui trépasse.
Cocasse, kitch, délirante, cette pièce de théâtre, fait basculer du rire aux larmes tous les publics.
Lou Hugot : Maria Dolores
Sandra Campas : Piano, accordéon, chant
Thibault Vigorie : Contrebasse
Pablo Sentis Rascon : Congas, bongos, cajon